Des chercheurs tchèques de l’université des sciences de la vie de Prague ont publié en 2021 une étude montrant que les propriétaires de chiens peuvent reconnaître l’odeur de leur compagnon parmi cinq autres odeurs de chien.
40 propriétaires masculins et 13 féminines participent à l’expérience. Chacun place deux compresses stériles sur le pelage du chien au niveau du collier pendant une heure en les protégeant par du papier alu. Au bout de ce temps chaque compresse est conservée dans un flacon stérilisé et identifié par un numéro.
Pour l’expérience, on propose à chaque propriétaire 6 flacons dont un seul contient une compresse provenant de leur chien. Les flacons sont présentés dans un ordre au hasard. Après avoir senti tous les flacons, le propriétaire doit indiquer celui qui correspond à son chien.
Les résultats sont surprenants. En moyenne 71 % des propriétaires trouvent le bon flacon, avec une différence entre les hommes ( 89 % de succès) et les femmes (64 % de succès).
Une analyse plus précise des données montre que la reconnaissance est plus facile pour les propriétaires dont les chiens vivent dehors plutôt qu’à l’intérieur. Une explication possible serait que l’on s’habitue tellement à l’odeur de son chien lorsqu’il vit avec nous et que l’on ne la sentirait plus. La reconnaissance est aussi plus facile si les chiens mangent des croquettes plutôt que de la viande crue, sans que l’on comprenne pourquoi. Enfin la reconnaissance est plus facile si les propriétaires lavent peu souvent leur chien, ce qui peut se comprendre aisément.
Cette étude montre donc que, sans le savoir, la plupart d’entre nous sommes capables d’identifier l’odeur de notre chien parmi d’autres odeurs de chien.
Nous savions déjà que nous pouvons avec notre odorat reconnaître l’odeur de nos congénères. Par exemple, comme le rappelle l’article , les mères reconnaissent l’odeur de leur enfant quelques heures après la naissance, ce que cependant ne peuvent pas faire les pères. De même, des femmes sans enfant peuvent mémoriser et reconnaître l’odeur d’un nouveau-né qu’elles ont porté dans les bras pendant une heure.
Ces aptitudes étonnantes d’identification par l’odorat des êtres qui nous entourent doivent donc être étendues à nos compagnons canins. Ouah ! Ouah !


Chercheur CNRS retraité